Ad Clariss. ducem Franciscum Mommorantium mareschallum

Quelques épitaphes de Jean Dorat traduites par les participants des forums de langues anciennes.
 

Henri Tournier et Caligula nous traduisent l'épitaphe écrite par Jean Dorat pour le maréchal et duc François de Montmorency. Ils nous proposent deux versions non rimées : l'une moderne, l'autre en un style imitant celui du XVIe siècle.

Ad clariss. ducem Franciscum Mommorantium Mareschallum

Ad clariss. ducem Franciscum Mommorantium Mareschallum

Grates qui tibi maximas fatetur
Sese nomine maximi favoris
Debere, & sine fine debiturum,
Auratus, sibi nulla cum facultas
Hoc, Francisce, sit expedire nomen :
Grates non tibi, parua sed dolenti
Fert solatia maximi doloris,
Non ingrata quidem illa, si perempto
Nuper de patre grata dona laudes :
Hunc laudare quibus necesse Gallos,
Quod se pro patriae periclitantis,
Ut quondam Decius, salute vouit :
Et dignum pare laude fecit illi
Antiquo facinus recens Quiriti :
Excepto, quod uterque se dicavit,
Sed diis manibus hic, Deo ille summo.

Io. Auratus

Au duc François de Montmorency, très illustre maréchal

Lorsqu'il avoue vous devoir mille grâces,
Puisqu'il reçut de vous mille faveurs,
Il restera toujours votre obligé,
Dorat, qui n'a de possibilité
De s'acquitter, François, de sa créance.
Ce n'est pour vous, mais pour l'âme affligée
D'un si grand deuil que je dis ces mercis :
Soutien sincère à celui qui agrée
L'éloge offert à votre défunt père.
C'est aux Français de chanter ses louanges,
Lui qui devant sa patrie en danger,
Tel Décius jadis, se dévoua.
Et son geste présent veut les éloges,
Qu'on fit jadis au vieux Romain.
Sauf que l'un s'est offert en sacrifice
Aux Mânes, l'autre au Seigneur tout puissant.

Traduction de Henri Tournier

 

Au Duc Françoys de Montmorency, très illustre mareschal

Les grands mercys dont il vous fayct l'aveu
D'estre en vertu de très grande faveur
Vostre obligé, ce jour et pour toujours,
Dorat n'a nulle possibilité
D'en affranchir, Françoys, toute créance.
Il n'entre pas en tes grâces, mais offre
Soulagements faibles pour si grand deuil,
Quoyqu'ils ne sont sans grâces, si d'un père
Tombé sous peu dons plaisants sont éloges.
C'est aux Françoys de chanter ses louanges !
Car pour sauver la patrie en danger
Il se voua tout comme Decius
Et fyt un acte aussy digne d'éloge
En ce jourd'huy que fyt l'ancien Romain,
En exceptant qu'ils ont donné leur sang
L'un aux Enfers, l'aultre au vray Dieu d'en Hault.

Traduction de Caligula

 

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