Géométrie et mesures

Le nouveau programme pour la classe de sixième est entré en application à la rentrée 2005. C'est celui qui est actuellement en vigueur ; il est défini par l'arrêté du 6 juillet 2004, BO hors série n°4 du 9 septembre 2004.
 

3. Géométrie

À l'école élémentaire, les élèves ont acquis une première expérience des figures et des solides les plus usuels, en passant d'une reconnaissance perceptive (reconnaissance des formes) à une connaissance plus analytique prenant appui sur quelques propriétés (alignement, perpendicularité, parallélisme, égalité de longueurs, milieu, axes de symétrie), vérifiées à l'aide d'instruments. Ils ont été entraînés au maniement de ces instruments (équerre, règle, compas, gabarit) sur des supports variés, pour construire des figures, en particulier pour le tracé de perpendiculaires et de parallèles à l'aide de la règle et de l'équerre.

Les travaux conduits en sixième prennent en compte les acquis antérieurs, évalués avec précision et obéissent à de nouveaux objectifs. Ils doivent viser d'une part à stabiliser les connaissances des élèves et d'autre part à les structurer, et peu à peu à les hiérarchiser. L'objectif d'initier à la déduction est aussi pris en compte. À cet effet, les activités qui permettent le développement des capacités à décortiquer et à construire des figures et des solides simples, à partir de la reconnaissance des propriétés élémentaires, occupent une place centrale.

Les travaux géométriques sont conduits dans différents cadres : espace ordinaire (cour de récréation, par exemple), espace de la feuille de papier uni ou quadrillé, écran d'ordinateur. La résolution des mêmes problèmes dans ces environnements différents, et les interactions qu'elle suscite, contribuent à une approche plus efficace des concepts mis en œuvre.

Les connaissances géométriques permettent de modéliser des situations (par exemple représenter un champ par un rectangle) et de résoudre ainsi des problèmes posés dans l'espace ordinaire. Les formes géométriques (figures planes, solides) se trouvent dans de nombreux domaines : architecture, œuvres d'art, éléments naturels, objets d'usage courant... Ces mises en relation permettent peu à peu de dégager le caractère universel des objets géométriques par rapport à leurs diverses réalisations naturelles ou artificielles.

Contenus Compétences Exemples d'activité, commentaires

3.1. Figures planes, médiatrice, bissectrice

[Programme cycle 3 ; document d'application, p. 31 à 33]

— Utiliser différentes méthodes pour :

  • reporter une longueur ;
  • reproduire un angle ;
  • tracer, par un point donné, la perpendiculaire ou la parallèle à une droite donnée.

Ces compétences sont à développer en priorité sur papier uni, en utilisant les instruments usuels (règle, équerre et compas). Elles prennent leur sens lorsqu'elles sont mobilisées pour résoudre un problème : reproduire une figure, en compléter un agrandissement ou une réduction déjà amorcée, construire une figure d'après une de ses descriptions. Les méthodes doivent varier en fonction de l'espace dans lequel est posé le problème et des instruments laissés à la disposition des élèves :

  • pour le report de longueurs : usage du compas, d'une bande de papier ou de la règle graduée ;
  • pour la reproduction d'un angle : usage d'un gabarit ou du rapporteur ;
  • pour le tracé d'une perpendiculaire : usage de la règle et de l'équerre, puis du compas et de la règle (après le travail sur la médiatrice d'un segment) ;
  • pour le tracé d'une parallèle : usage de la règle et de l'équerre.

Les exercices, sans problématique, dans lesquels ces compétences sont travaillées pour elles-mêmes, sont indispensables. Ils ne doivent en aucun cas se substituer aux situations plus riches dans lesquelles ces compétences prennent tout leur sens.

Le rapporteur est, pour les élèves de 6e, un nouvel instrument de mesure dont l'utilisation doit faire l'objet d'un apprentissage spécifique.

À l'école primaire, les élèves ont utilisé le fait que l'écartement entre deux droites parallèles est constant. En sixième, deux droites parallèles sont définies comme deux droites non sécantes et caractérisées par le fait que si l'une est perpendiculaire à une troisième droite, l'autre l'est également.

Deux droites perpendiculaires sont définies comme deux droites sécantes déterminant quatre angles égaux (qui sont des angles droits).

Propriétés des quadrilatères usuels — Connaître les propriétés relatives aux côtés, aux angles, aux diagonales pour les quadrilatères suivants : rectangle, losange, cerf-volant, carré.

Certaines des propriétés évoquées ont déjà été étudiées à l'école primaire (notamment celles relatives aux côtés, à la présence d'angles droits ou à celle d'axes de symétrie), d'autres sont nouvelles (notamment celles relatives aux angles autres que les angles droits et celles relatives aux diagonales).

La symétrie orthogonale est mise en jeu le plus fréquemment possible pour justifier les propriétés.

Propriétés des triangles usuels — Connaître les propriétés relatives aux côtés et aux angles des triangles suivants : triangle isocèle, triangle équilatéral, triangle rectangle. La connaissance ainsi développée des figures ci-contre conduit à les situer les unes par rapport aux autres, en mettant en évidence leurs propriétés communes et des propriétés différentes. Dans cette optique nouvelle, le carré est reconnu comme étant un losange particulier et un rectangle particulier car il vérifie les propriétés du losange et celles du rectangle.
Reproduction, construction de figures usuelles — Utiliser ces propriétés pour reproduire ou construire ces figures.

Les travaux de reproduction et de construction peuvent consister en :

  • la copie conforme d'un modèle concret ou d'un dessin ;
  • le dessin d'une figure à compléter, constituant éventuellement un agrandissement ou une réduction d'une figure donnée ;
  • un dessin à partir d'un schéma codé à main levée, avec ou sans données numériques ;
  • un dessin à partir d'un énoncé décrivant une figure.

Dans ce dernier cas, il existe en général plusieurs réalisations conformes à la description, ce qui peut donner lieu à des analyses et des échanges fructueux entre les élèves.

Les procédés utilisés pour la reproduction ou la construction dépendent des indications fournies à l'élève et des instruments disponibles. Pour les figures suivantes : cerf-volant, losange, carré, triangle isocèle, triangle équilatéral, leur construction à la règle graduée et au compas est un objectif de la classe de sixième (dans la mesure où la construction ne fait pas intervenir le parallélisme).

Reproduction, construction de figures complexes — Reconnaître des figures simples dans une figure complexe. Les situations dans lesquelles les élèves ont à identifier des propriétés et des figures simples dans une figure complexe à reproduire demandent un travail d'analyse qui est nécessaire aux élèves pour leurs apprentissages ultérieurs. Il s'agit d'une activité essentielle. Il en va de même de petits problèmes de type « construction » et « lieux géométriques ». L'usage d'outils informatiques permet aussi une mise en œuvre de ce travail d'analyse. [B2i]

Médiatrice d'un segment

Bissectrice d'un angle

— Connaître et utiliser la définition de la médiatrice ainsi que la caractérisation de ses points par la propriété d'équidistance.

— Connaître et utiliser la définition de la bissectrice.

— Utiliser différentes méthodes pour tracer :

  • la médiatrice d'un segment ;
  • la bissectrice d'un angle.
La bissectrice d'un angle est définie en sixième comme la demi-droite qui partage l'angle en deux angles adjacents de même mesure. La justification de la construction de la bissectrice à la règle et au compas est reliée à la symétrie axiale.
Cercle

— Caractériser les points du cercle par le fait que :

  • tout point qui appartient au cercle est à une même distance du centre ;
  • tout point situé à cette distance du centre appartient au cercle.
— Construire, à la règle et au compas, un triangle connaissant les longueurs de ses côtés. Cette compétence a été travaillée au cycle 3 (chercher à localiser des points dont les distances respectives à deux points donnés sont connues), sans y être exigible.
Vocabulaire et notations

— Utiliser, en situation (en particulier pour décrire une figure), le vocabulaire suivant : droite, cercle, centre, rayon, diamètre, angle, droites perpendiculaires, droites parallèles, demi-droite, segment, milieu, médiatrice.

— Utiliser des lettres pour désigner les points d'une figure ou un élément de cette figure (segment, sous-figure...).

La maîtrise du vocabulaire, des notations et des formulations spécifiques du langage géométrique est nécessaire au travail géométrique, mais ce dernier ne doit pas se limiter à la recherche de cette maîtrise. C'est donc dans des problèmes où leur présence s'avère utile, voire indispensable, que ces éléments de langage sont introduits et employés :

  • figures « téléphonées » ;
  • description écrite d'une figure pour permettre à un interlocuteur de la construire ;
  • dessin à main levée d'une figure pour permettre à un interlocuteur de la construire ;
  • jeux du portrait : questions successives dans le but de trouver la figure choisie par le meneur de jeu dans un lot de figures.

3.2. Parallélépipède rectangle : patrons, représentations en perspective.

[Programme cycle 3 ; document d'application, p. 33 et 34]

— Fabriquer ou reconnaître un parallélépipède rectangle de dimensions données, à partir de la donnée :

  • de ses trois dimensions ;
  • du dessin d'un de ses patrons ;
  • d'un dessin le représentant en perspective cavalière.

[Arts plastiques]

L'observation et la manipulation d'objets usuels constituent des points d'appui indispensables.

À l'école élémentaire, les élèves ont déjà travaillé sur le parallélépipède rectangle et le cube (description, construction, patron). Cette étude est poursuivie en 6e, en mettant l'accent sur un aspect nouveau : la représentation en perspective cavalière, dont certaines caractéristiques sont précisées aux élèves.

L'usage d'outils informatiques permet en outre une visualisation de différentes représentations d'un objet de l'espace. [B2i]

— Dessiner ou compléter un patron d'un parallélépipède rectangle.

[Arts plastiques]

Même si les compétences attendues ne concernent que le parallélépipède rectangle, les travaux portent sur différents objets de l'espace. Ils s'appuient sur l'étude de solides, éventuellement réalisés en technologie, amenant à passer de l'objet à ses représentations et inversement.

Le cube est reconnu comme un parallélépipède rectangle particulier.

Le vocabulaire (face, arête, sommet) est utilisé dans des situations où il apparaît nécessaire, en même temps que celui qui permet de caractériser les propriétés des faces ou des arêtes.

La capacité présente et future à « voir dans l'espace » est liée à la construction par l'élève d'images mentales portant en particulier sur les relations de parallélisme et d'orthogonalité extraites du parallélépipède rectangle, sans que des compétences particulières soient exigibles dans ce domaine.

3.3 Symétrie orthogonale par rapport à une droite (symétrie axiale)

[Programme cycle 3 ; document d'application, p. 32]

— Construire le symétrique d'un point, d'une droite, d'un segment, d'un cercle (que l'axe de symétrie coupe ou non la figure).

— Construire ou compléter la figure symétrique d'une figure donnée ou de figures possédant un axe de symétrie à l'aide de la règle (graduée ou non), de l'équerre, du compas, du rapporteur.

Dans la continuité du travail entrepris à l'école élémentaire, les activités s'appuient encore sur un travail expérimental (pliage, papier calque) permettant d'obtenir un inventaire abondant de figures simples, à partir desquelles sont dégagées les propriétés de « conservation » de la symétrie axiale (conservation des distances, de l'alignement, des angles et des aires).

Le rôle de la médiatrice comme axe de symétrie d'un segment est mis en évidence.

La symétrie axiale n'a, à aucun moment, à être présentée comme une application du plan dans lui-même.

4. Grandeurs et mesures

En continuité avec le travail effectué à l'école élémentaire, cette rubrique s'appuie sur la résolution de problèmes souvent empruntés à la vie courante. Elle permet d'aborder l'histoire des sciences, d'assurer des liens avec les autres disciplines, en particulier la technologie et les sciences de la vie et de la Terre, de réinvestir les connaissances acquises en mathématiques, mais aussi d'en construire de nouvelles. Par exemple, le recours aux longueurs et aux aires permet d'enrichir le travail sur les nombres non entiers et les opérations étudiées en classe de sixième. Il est important que les élèves disposent de références concrètes pour certaines grandeurs et soient capables d'estimer une mesure (ordre de grandeur).

L'utilisation d'unités dans les calculs sur les grandeurs est légitime. Elle est de nature à en faciliter le contrôle et à en soutenir le sens. À travers les activités sur les longueurs, les aires et les volumes, les élèves peuvent élaborer et utiliser un premier répertoire de formules.

Contenus Compétences Exemples d'activité, commentaires

4.1 Longueurs, masses, durées

[Programme cycle 3 ; document d'application, p.36 et 37]

— Effectuer, pour les longueurs et les masses, des changements d'unités de mesure. Il s'agit d'entretenir les connaissances acquises à l'école élémentaire, de compléter et consolider l'usage d'instruments de mesure, en s'appuyant sur les équivalences entre les différentes unités.

— Comparer des périmètres.

— Calculer le périmètre d'un polygone.

Les activités de comparaison des périmètres peuvent faire intervenir diverses méthodes : report de longueurs sur une demi-droite, recours à la mesure, utilisation d'un raisonnement. La comparaison de périmètres sans les mesurer est particulièrement importante pour assurer le sens de cette notion.
— Connaître et utiliser la formule donnant la longueur d'un cercle.

Il s'agit en sixième d'introduire le nombre p ; c'est l'occasion de proposer une activité basée sur un événement scientifique de portée historique. Des activités de mesurage permettent de conjecturer l'existence d'une relation de proportionnalité entre la longueur du cercle et le rayon.

Certains travaux sur les périmètres conduisent à décrire des situations mettant implicitement en jeu des fonctions, notamment à travers l'utilisation de formules. Des expressions telles que « en fonction de », « est fonction de » peuvent être ainsi utilisées ; par exemple : exprimer le périmètre d'un carré en fonction de la longueur a de son côté.

Le travail sur les périmètres est également favorable à une première initiation aux écritures littérales dans l'élaboration par les élèves d'une formule exprimant le périmètre d'une figure en fonction d'une ou deux longueurs désignées par une ou deux lettres.

Toute définition de la notion de fonction est exclue.

— Calculer des durées, calculer des horaires. Les élèves ont été amenés, au cycle 3 de l'école élémentaire, à calculer des durées à l'aide de procédures personnelles qui sont entretenues en sixième. L'utilisation d'un schéma linéaire (ligne du temps) est une aide.

4.2 Angles

[Programme cycle 3 ; document d'application, p.39]

— Comparer des angles. Dans la continuité du travail entrepris à l'école élémentaire, il est indispensable de faire un travail sur la comparaison des angles sans avoir recours à leur mesure, en les superposant, et notamment de mettre en évidence que l'égalité des angles est indépendante de la longueur des côtés.

— Utiliser un rapporteur pour :

  • déterminer la mesure en degré d'un angle ;
  • construire un angle de mesure donnée en degré.
Le rapporteur est un nouvel instrument de mesure qu'il convient d'introduire à l'occasion de la construction et de l'étude des figures.

4.3 Aires : mesure, comparaison et calcul d'aires

[Programme cycle 3 ; document d'application, p.37 et 38]

— Comparer des aires.

— Déterminer l'aire d'une surface à partir d'un pavage simple.

Poursuivant le travail effectué à l'école élémentaire, les élèves sont confrontés à des problèmes dans lesquels il faut :

  • comparer des aires à l'aide de reports, de décompositions, de découpages et de recompositions, sans perte ni chevauchement ;
  • déterminer des aires à l'aide de quadrillage et d'encadrements.
— Différencier périmètre et aire. Certaines activités proposées conduisent les élèves à comprendre notamment que leurs sens de variation ne sont pas toujours similaires.
— Connaître et utiliser la formule donnant l'aire d'un rectangle. Au cycle 3 de l'école élémentaire, les élèves ont calculé l'aire d'un rectangle dont l'un des côtés au moins était de dimension entière. En sixième, le résultat est généralisé au cas de rectangles dont les dimensions sont des décimaux [cf. § 2.Nombres et calcul].
— Calculer l'aire d'un triangle rectangle. Des manipulations permettent aux élèves de comprendre le passage du rectangle au triangle rectangle. À partir de là, ils peuvent être confrontés au calcul d'aires de figures décomposables en rectangles et triangles rectangles.
— Effectuer pour les aires des changements d'unités de mesure. Comme pour les longueurs, l'utilisation des équivalences entre diverses unités est préférée à celle systématique d'un tableau de conversion.
4.4 Volumes

— Déterminer le volume d'un parallélépipède rectangle en se rapportant à un dénombrement d'unités.

— Connaître et utiliser les unités de volume et les relier aux unités de contenance.

— Savoir que 1 L = 1 dm3.

— Effectuer pour les volumes des changements d'unités de mesure.

La construction des connaissances relatives au volume relève du collège. Il s'agit d'étendre à l'espace des démarches de pavage déjà pratiquées pour déterminer des aires. À l'entrée en sixième, les élèves n'ont aucune connaissance des unités de volume autres que celles relatives aux contenances. Il s'agit donc de les aider à mettre en place des images mentales comme celle du décimètre cube rempli par mille centimètres cubes. Des cas où interviennent des valeurs non entières sont étudiés (par exemple un pavé 3 × 2 × 1,5), dans la mesure où ils sont susceptibles d'un traitement simple à l'aide d'un pavage. Aucune compétence n'est exigible à ce sujet. Le cas général sera étudié en classe de cinquième.

Comme pour les longueurs et les aires, l'utilisation des équivalences entre diverses unités est préférée à celle systématique d'un tableau de conversion.

 

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