La fiscalité

La connaissance d'éléments de civilisation antique permet de mieux comprendre la culture antique et par là même, la nôtre.
 

Un article intitulé « Rome, ville vivante » est paru dans le magazine La Recherche de ce mois de Février 2002 (n° 350 S) à la douzième page :

« La Rome antique est souvent perçue comme une juxtaposition de monuments de marbre à la gloire des empereurs. Mais l'état qui domina le Bassin méditerranéen devait gérer ses affaires grâce à une administration et à des archives très organisées. Où sont les bâtiments qui les abritaient ? La plupart ne sont mentionnés, dans les écrits et dans les inscriptions, que sous des termes génériques (atria, tabularia...), sous la dédicace de celui qui en a financé la construction (« Portique de Minucius »), voire sous le nom d'un dieu protecteur. En outre, l'aspect également monumental des immeubles d'habitation et des locaux administratifs ne facilite pas leur identification. Depuis quelques années toutefois, les archéologues comblent cette lacune. La reprise des fouilles sur le Capitole a en effet permis de retrouver l'emplacement des archives sur le forum, dans le tabularium, dont le nombre d'entrées suggère le regroupement de plusieurs administrations. Le Trésor, d'abord situé dans le « quartier de Saturne », se serait aussi installé dans le tabularium, plus proche du bâtiment de la Monnaie, pendant le Ier siècle avant notre ère. À la fin du siècle suivant, ce dernier aurait à son tour été délaissé, pour un autre plus grand, situé près du Colisée. » (P. Gros, Pallas, 55, 107, 2001)

Pour compléter un peu l'article, un exemple de bâtiment connu sous le nom d'un dieu protecteur est celui de la Monnaie : c'est Iuno Moneta. Cette Junon, aussi dénommée Sospita, appartient à la Triade capitoline dont les deux autres représentants sont Jupiter et Minerve.
En ce qui concerne le Trésor, c'est l'aerarium populi, ou aerarium Saturni, puisqu'il est installé dans le Temple de Saturne. Censeurs et questeurs le gardent sous la République et certains services dirigés par les affranchis de César pendant l'Empire ; le Sénat dispose des fonds. Durant l'Empire, le Trésor est dit impérial : c'est le fiscus Caesaris.

Longtemps l'aerarium fut le trésor public, géré par le Sénat, et le fiscus la caisse de l'empereur. Il ne fait aucun doute qu'une comptabilité était pratiquée, ne serait-ce que pour payer les « fonctionnaires », les soldats... Récupérer les impôts, établir les cadastres des provinces, le recensement, on en parle dans le Nouveau Testament, recevoir et payer les tributs... Rome était une véritable affaire commerciale.
Le premier appendice des Res Gestae d'Auguste nous indique que la somme d'argent qu'il a donnée au trésor public en vue de démobiliser des soldats s'élève à 600 000 000 deniers, soit 2 400 000 000 sesterces.

Un système de banques privées existait chez les Romains. Les publicains, les banquiers et divers prêteurs privés s'en chargeaient. Crassus était un grand banquier, Atticus aussi, comme nous l'indique la correspondance de Cicéron avec les « affaires » financières de l'orateur. Beaucoup de « chevaliers » étaient des banquiers. Il nous reste d'ailleurs quelques tablettes de banquiers que des fouilles ont mises à jour.

Caligula et Iulius.

 

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